Rien n'est plus incertain: on ne saura vraiment que le moment venu. Mais Vie et Mort sont inséparables comme l'aller et le retour d'une respiration. En pensant à la Réincarnation j'ai l'idée de la lune pleine, blanche et claire, représentant la vie, et de sa face cachée, la lune noire symbolisant la mort, comme deux faces d'une même pièce inséparables. Et moi, depuis mes premières méditations, de songer : ""Ce qui est sombre n'est pas vide, ce qui est vide n'est pas sombre".
Si l'obscurité est une simple absence de lumière, les choses éclairées ou non restent ce qu'elles sont. Aussi du cercueil au berceau, si l'on considère les fantaisies sublimes de la nature, rien n'indique une impondérable finitude, seulement une transformation. Sommes nous liés à l'infini à nos successives manifestations corporelles ? Du tréfonds de ma psyché infantile je me remémore m'être très tôt posé la question: "Survit-on à la mort, et surtout, qu'est-ce qui survit ?". Mais c'était une très mauvaise question. Croire ou ne pas croire à la réincarnation est un non-choix, au sens ou aucune réponse n'est parfaitement claire et acceptable...
Le maître Thich Nhat Hanh en parlait très bien, avec cette noble simplicité qui le caractérisait. "Les êtres sont toujours là, disait-il, comme les champs de fleurs qui ressemblent à une terre vide à un moment donné du cycle des floraisons". C'est une affaire de temps, et de perceptions: si vous regardez simplement, vous voyez la terre vide, mais si vous observez avec la connaissance des cycles, vous voyez le champ de fleur, quel que soit le moment du cycle. Parfois les êtres sont manifestés, incarnés, parfois ils sont invisibles. Si la forme change, la présence pure est toujours à la base, permanente, immortelle.
Respiration & Bougies
Pour moi la chose se rapproche d'une respiration: Sur l'inspiration, la conscience expérimente la vie pleine, tandis que sur l'expiration la conscience expérimente la vie vide, et ainsi de suite. Ou encore, une bougie allumée génère de la lumière, une bougie éteinte ne génère rien, mais elle à la lumière en potentialité: elle garde la capacité de la lumière. Aussi il n'y a ni naissance ni mort, il y a manifestation de la présence ou non manifestation. J'utilise souvent cette image de la bougie dans mes cours et stages de méditation.
Présences
Et parlons de ces êtres qui se rappellent à nous: nous avons souvent l'intuition de leur présence quand ce n'est pas un sens qui est tout à fait envahi par une manifestation. Entendre des pas sur le sol, sentir une main sur le visage, avec la sensation claire de l'homme, de la femme, du vieillard ou de l'enfant. Dans ces moments, nous sommes accordés à leur niveau de conscience, ou eux au nôtre, en tout cas les plans de conscience se chevauchent. Que viennent-ils chercher ?
C'est une main tendue d'un coté, qui attrape la main tendue de l'autre. Mais surtout, pour tous ceux qui ont vécu cette expèrience, cela ancre définitivement la réalisation que non, il n'y a pas de fin définitive dans la mort. Elle devient passage, pont, respiration infinie... Mais si nous pouvons les sentir, nous pouvons également entrer en conscience dans leur dimension énergétique, apprendre à changer d'état de conscience. C'est un long apprentissage, mais cela libère totalement notre vision du monde et de la réalité de ses carcans.
Perspectives et transmissions
-Dans mon cabinet de consultation, je reçois parfois pour la question des esprits. Ces séances nous amènent toujours à des manifestations étranges, comme des échos d'un autre plan, qui surgissent au moment de la séance ou les nuits qui suivent, du coté des consultants comme du mien. C'est un univers fascinant mais il convient de poser les bonnes intentions pour rester en sécurité psychique ou ramener le calme sur la personne en demande. Je ne me considère pas comme un médium, j'essaie au contraire de maintenir ces manifestations dans un espace conscient que je laisse s'ouvrir à la demande. C'est beaucoup plus de travail, mais cela permet de maintenir une vie équilibrée. Cet apprentissage de l'équilibre fait parti de mes transmissions.
-Ces questions, nous les abordons pendant la formation énergétique, le plus souvent en supervision des praticiens, parce que tôt ou tard ils devront s'y confronter. Quoi faire des contacts, comment y réagir, comment identifier la demande. Et je suis en train de mettre au point, pour les nouveaux séminaires Néo-guérisseurs, des stages qui abordent ces sujets de la frontière du réel. Un stage sur les passeurs d'âme et un sur la décorporation. Pas simples, mais très prometteur : de quoi bousculer un peu nos consciences ^^ !
-Je suis également en train de créer la nouvelle formation en ligne sur les sens subtils qui aborde ces moments de contact et donne de nouvelles clefs pour s'en approcher, entres autres.
La Vue intime et joyeuse
Dans le cycle de la mort, puisqu'on y a tous droit, reste la vue intime, personnelle et joyeuse: celle qui inviterait à faire confiance, à sauter les yeux grands ouverts dans l'insondable fractale des mondes au moment de la fin. Se détendre, et n'en avoir strictement rien à faire de s'arrêter soudain ou de continuer à exister. La liberté, c'est bien de s'en foutre complètement au sens dramatique, mais d'écarquiller les yeux pour vivre l'instant pleinement. Lorsque mon corps partira en poussière, ma matière retournera aux éléments. Mon énergie si souvent condensée consciemment se répandra et retrouvera sa neutralité naturelle, mes pensées et mes émotions disparaitront comme des reflets n'ayant jamais existé.
Qu'adviendra t'il de mon esprit ? Je suppose que s'il est particulièrement lumineux et sans peur, il transpercera son petit cycle de manifestation pour entrer dans un plus grand. Mais tout cela sera toujours résumé dans mon cœur par une sorte de cycle de la lumière, un jeu de reflets pur et simple.
Si le corps revient à la poussière, l'esprit revient-il à la lumière ?
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