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Pleine Conscience...

Dernière mise à jour : 4 mars

Le terme fut inventé par le moine théravadin Thich Nhat Hanh, puis repris en 1979 par Jon Kabat-zinn, pour traduire l'état de présence et d'ouverture méditative. L' expression s'est vite répandue comme le véhicule principal de la méditation, pourtant il ne pointe qu'un seul aspect parmi les 8 de "l'octuple sentier" bouddhiste qui constitue selon la doctrine la voie pour mettre fin à la souffrance.





Cet aspect, c'est "l'attention juste": le fait de ne pas quitter le réel et le temps présent. Mais l'octuple sentier, également traduit par "le noble chemin", considère également la vue juste (se défaire des illusions), la pensée juste (compassion et bienveillance), la parole juste (le mot impeccable), l'effort juste (la possibilité de tendre vers des buts nobles et de se tourner vers le dharma-enseignement), la concentration juste (parvenir à la pratique profonde et à l'abandon des poisons), et les moyens d'existence justes (ne pas nuire). Cela dit, la pleine conscience explore également une bienveillance naturelle, comme conséquence de l'attention juste.


Déjà la chose nous apparaît plus complète ! Mais à y regarder de plus près, la notion même de "pleine conscience", n'existe pas véritablement dans le bouddhisme, alors qu'elle est pourtant son tissu référentiel. Et pour une raison simple: la conscience n'est pas pointable en tant que telle, car considérée comme un ensemble illusoire composé de fragments qui le sont tout autant, simple résultat du jeu des agrégats, et comme eux destinée à la dissolution... on imaginerait donc difficilement qu'elle soit qualifiée de "pleine".


Selon le bouddhisme, qui entretient lui-même l'ambiguïté d'une certaine façon à travers les très complexes notions d'éveil ou de réincarnation, la conscience et le "JE" lui-même n'ont aucune réalité, mais l'individu peut pourtant finir par s'y fondre et découvrir sa nature ultime.


Au final qu'est-ce qui est vraiment important dans cette notion de pleine conscience ?


Qu'elle soit occidentalisée ou prise dans son sens strict, au cœur de la pratique de pleine conscience, il est question de se réconcilier avec soi-même et les autres, d'épouser simplement la vie telle qu'elle se présente, sans tout le fatras qu'on lui rajoute. Et en dernier point, il s'agit de découvrir également que nous pouvons nous libérer de nos conditions illusoires.


Il est évident que les deux positionnements pointent deux choses différentes, et pourtant les deux ne se complèteraient ils pas ? Il me semble que le comble de la sagesse... serait bien d'épouser les deux propositions: profiter pleinement de tous les instants de la vie et de la savoir en même temps... illusoire.


Sylvain



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